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http://www.lunion.presse.fr/article/marne/le-magistrat-craighero-mis-a-la-retraite-doffice
Le magistrat Craighero mis à la retraite d'office
Publié le vendredi 21 janvier 2011 à 08H49
Hier, les sages  du conseil de discipline  ont exclu  Mario-Louis Craighero  de la magistrature  en le mettant  à la retraite d'office.Hier, les sages du conseil de discipline ont exclu Mario-Louis Craighero de la magistrature en le mettant à la retraite d'office.

REIMS (Marne). Hier après-midi, le Conseil supérieur de la magistrature siégeant  en formation disciplinaire a écarté Mario-Louis Craighero de ses rangs  en ordonnant sa mise à la retraite d'office. À 59 ans, ce vice-président  du TGI de Reims décroche  l'une des sanctions les plus lourdes dans l'arsenal à la disposition  de ses pairs.

LE couperet est tombé hier en début d'après-midi, soit deux jours après la comparution de Mario-Louis Craighero devant les sages du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) réunis en conseil de discipline. Vincent Lamanda, premier président de la Cour de cassation, ses deux assesseurs et huit autres hauts magistrats ont infligé une des plus lourdes sanctions au juge rémois. Le vice-président Craighero, qui avait été frappé d'une interdiction temporaire d'exercer ses fonctions le 3 juin 2010, ne retrouvera pas le chemin du TGI de Reims ou même celui d'un autre tribunal comme l'avait suggéré mardi sa défense. Non seulement il doit rendre les clés et sortir par la petite porte mais surtout, il doit remiser sa robe de magistrat. Car ses pairs ordonnent sa mise à la retraite d'office, avec pension donc.
Dans l'échelle des huit « peines » que les textes mettent à la disposition de la formation disciplinaire du CSM, celle-ci intervient en deuxième position. C'est-à-dire juste derrière la révocation, la sanction suprême qu'avait réclamée la directrice des services judiciaires au terme de conclusions accablantes. C'est dire si les explications succinctes livrées mardi par Mario-Louis Craighero ont peu convaincu le conseil de discipline. Concernant les soupçons de faux en écriture publique relevés dans le cadre de la procédure pour diffamation opposant Paul-François Vranken à l'union / L'Ardennais, il déclarait tout bonnement : « Pour moi, il n'y a pas de faux car il n'y a pas d'intention frauduleuse ». « Seul le jugement fait foi et le jugement définitif ne comporte pas d'altération de la vérité. D'ailleurs, il n'y a pas eu le moindre recours », a complété son avocat, Me Vincent Nicolas.

En attendant son procès en correctionnelle...

Comprenant qu'il risquait gros en ayant fait rectifier une cote et établir une nouvelle note d'audience avec blanco à l'appui, Mario-Louis Craighero contacte alors une de ses connaissances pour rencontrer dans la plus grande discrétion Jacques Tillier, PDG de l'union / L'Ardennais, en mars dernier. Dans l'espoir, manifestement et bien qu'il s'en défende, de trouver un arrangement. Mais l'entretien tourne court et celui qui se présente « comme l'élément modérateur » du tribunal à l'égard du journal en est pour ses frais. Il a beau clamer qu'il est « tombé dans un piège grossier, s'agissant d'un journal qui n'apprécie pas l'autorité judiciaire », l'inspection générale des services judiciaires n'en croit pas un mot.
« Il a donné des instructions à son greffier en se prévalant d'un accord qui n'existait pas », a estimé la directrice des services judiciaires. « Un greffier qui s'est senti intimidé », a-t-elle complété. « Partialité », « défaut de loyauté et de prudence », « manquement grave à son devoir de probité ». a résumé Véronique Balbec. Probité c'est-à-dire honnêteté. Car « en offrant une contrepartie à sa demande, il a laissé croire que des arrangements étaient toujours possibles avec les magistrats ».
Exclu de la magistrature, le juge Mario-Louis Craighero n'en a pourtant pas fini avec le tribunal correctionnel où il menait naguère les débats. Mais cette fois, c'est de l'autre côté de la barre et en qualité de prévenu qu'il comparaîtra. Non pas à Reims mais à Troyes. Car le mois prochain, et après la sanction administrative, Mario-Louis Craighero est convoqué pour le volet pénal de cette même affaire. « Un faux en écriture publique » dont le parquet et les policiers de la Division nationale des investigations financières (Dnif) le suspectent, eux aussi.

Eric LAINÉ
elaine@journal-lunion.fr