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Le procureur Thévenot mis aussi en cause dans l'affaire Kamal
(Il doit réouvrir aussi toutes les affaires Didier DURAND enfin radié- 2017 ?)

Le procureur Montgolfier veut rouvrir le dossier Kamal
Frédéric Vézard | 23 Juin 2001, 00h00

ERIC DE MONTGOLFIER, procureur de la République de Nice, entend faire toute la lumière sur l'affaire Lauriane Kamal. « Les soupçons de pédophilie qui pèsent sur la justice à Nice sont détestables. L'étrange stratégie judiciaire de mes prédécesseurs a entretenu ce doute.

Cette affaire est pour moi l'exemple le plus frappant des dysfonctionnements de ce tribunal », a calmement expliqué le magistrat, hier, devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Fait exceptionnel, Eric de Montgolfier avait accepté de venir témoigner à la demande des avocats de trois journalistes poursuivis en diffamation par Marie-Pierre Guyot, la mère de Lauriane Kamal. Cette petite fille âgée aujourd'hui de 12 ans se trouve, depuis sept ans et demi, au centre d'une violente bataille judiciaire sur fond de réseau pédophile. En novembre 1993, son père Karim déposait plainte au tribunal de Nice pour « violence et attouchements sexuels » en s'appuyant sur le rapport d'un médecin qui avait examiné Lauriane. Après de multiples rebondissements, une succession d'expertises, de contre-expertises et de procédures, Karim Kamal était déchu de ses droits parentaux et l'affaire se concluait par un non-lieu. A deux reprises pourtant, devant un psychiatre français puis devant un médecin américain, Lauriane racontait des « jeux sexuels avec des adultes, parfois nus, parfois habillés » et évoquait la présence « de juges de Nice pas gentils ». Cette nuit, Karim Kamal devait définitivement obtenir, devant le tribunal fédéral de Californie, le statut de réfugié politique aux Etats-Unis. Il devient le premier Français à bénéficier de cette protection. La justice américaine estime que Karim Kamal a été victime des « actes de corruption et des mesures de représailles exercées par le système judiciaire niçois ». Eric de Montgolfier a conforté hier cette analyse : « Il y a eu un déséquilibre important dans cette affaire. Le plaignant, Karim Kamal, a été traité comme un suspect. La personne poursuivie, Marie-Pierre Guyot, a reçu un traitement privilégié », a-t-il expliqué, sous le regard médusé de la mère de Lauriane. Cette femme blonde et élégante, elle-même fille d'un haut magistrat qui s'est suicidé en 1990, était venue devant le tribunal « pour en finir avec cette histoire ». « Cela a assez duré, a-t-elle assené d'une voix dure. Ma fille a été jetée en pâture à la presse. Cela suffit, plus personne n'approchera Lauriane ! » Lancé dans son opération de « nettoyage » du tribunal de Nice, Eric de Montgolfier ne l'entend visiblement pas de cette oreille. Calmement, il a démontré comment, selon lui, son prédécesseur, Paul-Louis Auméras, et le juge d'instruction Jean-Paul Renard ont « malmené le Code de procédure pénale » pour que la plainte de Karim Kamal se solde par un non-lieu définitif. Il a également confirmé l'intervention d'un magistrat qui travaille encore à son côté, le substitut Thévenot, en faveur de Mme Guyot.
« Magma judiciaire »
Las de ce qu'il qualifie de « magma judiciaire », le procureur de Nice a lancé à la sortie du tribunal un surprenant appel à témoins : « Il est encore possible de rouvrir le dossier Lauriane Kamal. Pour cela, il faut des éléments nouveaux. Je suis prêt à recueillir tout témoignage et à examiner tout élément qui permettrait de faire éclater la vérité sur cette affaire. » PALAIS DE JUSTICE DE PARIS (IVe), HIER. « Les soupçons de pédophilie qui pèsent sur la justice à Nice sont détestables », a dénoncé Eric de Montgolfier (ci-dessus de face).

Le Parisien